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Parc de Caradeuc

Journées du Patrimoine les 16 et 17 septembre. Le parc sera ouvert de 14h à 18h au tarif réduit de 5€. Visites guidées par la propriétaire à 14h30 et 16h30 chaque jour.

Le parc de Caradeuc vous accueille en juillet et août, ainsi qu’à l’occasion de certains événements comme les Journées Européennes du Patrimoine ou les Rendez-vous aux jardins. Il est classé Jardin remarquable et inscrit Monument historique.

Le parc de Caradeuc a été réalisé suivant les principes du jardin classique par l’architecte paysagiste Édouard André en 1898. Des parterres fleuris ornent les alentours de la maison ; plus loin à l’ouest, les allées arborées sont ponctuées de fabriques : ces monuments de forme variée abritent des statues de personnages historiques et mythologiques.

Jacques de Wailly parachève cette œuvre dans les années 1950 en développant le parc vers l’est. C’est à cette occasion qu’a été installée la statue monumentale de Louis XVI en marbre blanc.

Les amateurs de verdure et de sentiers tortueux descendront à l’étang sous la terrasse pour profiter d’un angle de vue totalement différent sur la façade nord du château. En chemin, ils verront des séquoias de Californie aux troncs larges et à l’écorce rouge caractéristique. Ils pourront également se promener parmi les chênes rouvres qui boisent la colline du Montafilant, à l’est du parc.

Le château construit au XVIIIe siècle pour Anne Nicolas de La Chalotais, conseiller aux requêtes du parlement de Bretagne, est inscrit Monument historique pour ses façades et sa toiture. Il est encore habité par ses descendants et ne se visite pas.

Monuments du parc

Selon Ovide, Philémon et son épouse Baucis accueillirent généreusement dans leur humble demeure Jupiter et Mercure qui voyageaient incognito. Ils en furent récompensés après leur mort : ils devinrent, l’un un chêne et l’autre un tilleul, poussant sur le même tronc.

Du banc placé sous la charmille, le regard embrasse, au-delà des lions majestueux, l’allée principale, plantée de tilleuls argentés, les parterres et la façade sud du château.

Au-delà des sauts-de-loup, Édouard André dessine un parterre classique devant le château. Entouré de 500 balustres, il est divisé en quatre compartiments ponctués d’ifs Taxus Baccata en pyramide et bordé d’une alternance de lauriers-tins taillés en forme hémisphérique et de rosiers jaunes et rouges. Deux grandes urnes en pierre décorent les deux premiers compartiments. Au centre des seconds, plus vastes, s’étalent deux bassins Louis XIV de même forme que les parterres.

Le château, construit dans le style Régence, comporte un pavillon central et un autre à l’est. À l’ouest, l’absence du troisième pavillon est compensée par un massif de lauriers. Le pavillon central est surmonté d’un fronton portant un écusson aux armes La Chalotais et Martel avec la devise de la maison : "Arreste ton cœur", c’est-à-dire "Que la raison l’emporte sur les sentiments".

À l’ouest du château s’étend le Tapis vert ou Parterre de Diane, dessiné en forme de lyre afin d’en augmenter la profondeur apparente. Ce parterre est encadré de chênes rouges d’Amérique (Quercus rubra), plantés en retrait de charmilles taillées. Le pourtour est ponctué d’une alternance de lauriers-tins et de houx panachés (Ilex aquifolium).

Les deux corbeilles en granit placées près de l’entrée proviennent de l’ancienne prison de Rennes.

À l’extrémité du parterre, sur une terrasse encadrée de deux escaliers de granit, domine une statue de Diane chasseresse, ou Diane au cerf. Il s’agit d’une copie de la statue offerte en 1556 par le pape Paul IV au roi de France Henri II. L’œuvre, après avoir orné successivement les châteaux de Fontainebleau, du Louvre et de Versailles, est copiée par de nombreux princes européens, que René de Kernier imite à son tour.

Huit niches découpées dans un mur de lauriers du Portugal abritent des bustes d’empereurs et d’impératrices romains. Réalisés en marbre de Carrare au XVIIe siècle, ils reposent sur des socles de granit. Au centre du rond-point se trouve une vasque de granit, qui servait autrefois d’abreuvoir à chevaux dans l’ancienne prison de la route de Fougères à Rennes.

Après le réaménagement de la façade nord du château en 1898, on en avait conservé l’ancien péristyle. Il est réutilisé en 1913 pour devenir un monument au comte de Falloux, propriétaire du château. Ministre de l’Instruction publique, il fait voter en 1850 une loi sur l’enseignement primaire et secondaire. Celle-ci impose la création d’écoles pour les filles dans les communes de plus de 800 habitants.

Ce petit bâtiment circulaire abrite une statue de Zéphyr, le doux vent d’ouest. Cette œuvre de Deffains date de 1984. De là, une allée de tilleuls mène à la terrasse au nord du château.

La terrasse bornée de chaînes et de bornes provenant de la place de l’Hôtel de Ville à Rennes domine la vallée de la Rance. À gauche, les landes de Plélan. En face se devinent les clochers de Dinan et de Lanvallay, et, à droite, celui d’Évran et la plaine de Combourg. Deux sphinges, corps de lion et buste de femme, montent la garde. Au centre, le dieu Pan, mi-homme, mi-bouc, protecteur des troupeaux, veille sur la plaine.

Une allée de hêtres mène à la monumentale statue de Louis XVI ouvrant les États généraux. La ville de Rennes avait commandé cette statue en 1826 au sculpteur Molchenet pour la niche de l’Hôtel de Ville. L’artiste mit cependant plusieurs années à s’acquitter de sa tâche et, lorsqu’il livra son œuvre, la Révolution de 1830 avait rendu le projet obsolète. La statue dort pendant cent vingt ans dans les caves de la ville, avant d’être prêtée au Parc de Caradeuc par le Musée des Beaux-Arts de Rennes en 1950.

À l’extrémité de l’allée de Bécherel, Marie-Charlotte de Falloux fait édifier en 1880 une statue de la Vierge surmontant une grotte artificielle. Cette construction est une reproduction de la grotte de Lourdes où la Vierge était apparue à Bernadette Soubirous en 1858.

"Amicis pateant fores" : "Aux amis, que les portes soient ouvertes". Telle est la devise inscrite sur la porterie de Caradeuc, construite dans le style de la "folie" du parc de Bagatelle à Paris.

Histoire du parc

Le château de Caradeuc est construit dans la première moitié du XVIIIe siècle pour Anne-Nicolas de La Chalotais. Il appartient à une famille de parlementaires bretons rendue célèbre par Louis-René Caradeuc de la Chalotais, procureur général au Parlement de Bretagne, emprisonné pour s’être opposé à la politique de Louis XV. La Chalotais se livre à des essais agronomiques sur ses terres, et construit notamment un potager clos de murs à l’ouest du château.

Le château est ensuite entouré d’un parc à l’anglaise, très à la mode dans la première moitié du XIXe siècle : le dessin des allées paraissait recréer le mouvement de la nature ; cependant, tout était savamment calculé pour permettre au promeneur de découvrir les éléments majeurs du paysage, et en particulier le château, sous leur meilleur angle.

L’arrière-petit-neveu de La Chalotais, René de Kernier, hérite du domaine en 1882. Il décide de réaménager complètement les alentours du château pour en faire un parc à la française. Pour mener à bien son projet, il fait appel à Édouard André en 1898.

Sur cette photo, René et son épouse, Jeanne, sont entourés de poilus en convalescence à Caradeuc après avoir été blessés au cours des premiers mois de la Première Guerre mondiale.

Le paysagiste Édouard André se forme auprès de Jean-Charles Alphand lors de la construction du parc des Buttes-Chaumont. Il exerce ensuite son art dans le monde entier, de l’Uruguay à la Lituanie. Spécialisé en horticulture, il acclimate de nombreuses plantes exotiques au climat européen, parmi lesquelles l’Anthurium Andreanum.

Pour René de Kernier, André conçoit un vaste parc arboré suivant les principes d’étagement du parc à la française : près de la maison, des parterres bas avec pièces d’eau et fleurs ; dès que l’on s’en éloigne, les fleurs disparaissent au profit de parcelles arborées qui voûtent de larges allées.

Un soin particulier est apporté aux perspectives. Les grandes allées sont droites et aboutissent toutes à un monument qui masque la rupture de pente ou marque la fin de l’allée. Les deux principaux points de vue sont particulièrement travaillés : la terrasse au nord du château permet de contempler la vallée de la Rance ; depuis le belvédère, on peut admirer les collines de Moncontour.